lundi 30 janvier 2017

Aloïs - Mes plus beaux salaires : épisode 1

C'est le début d'une série d'article sur mes souvenirs de séjours. Il devrait y avoir une dizaine d'épisode. J'espère que ça vous plaira.


L'animateur que je suis n'a que très rarement bien gagné sa vie (mais rassurez-vous, je ne suis pas pauvre non plus). Et même si je ne travaille pas que pour leurs beaux yeux, je doit bien admettre que mes plus beaux salaires ne sont pas financiers. Je comptai faire un seule article avec plusieurs souvenirs au départ, mais je préfère prendre le temps pour chacun. Instant nostalgie.

Un merci d'enfant


L'été dernier, j'étais animateur sur une colo en bord de plage. Je suis arrivé alors que le séjour avait commencé depuis trois jours. l'organisateur ayant permis aux enfants de venir cinq jours en même temps que  ceux qui sont restés douze jours. Mon directeur me demande directement de m'occuper du couché des trois-six ans, car j'ai l'expérience (je travaille dans une école maternelle) et que les animatrices en place ne s'en sortent pas. Là je rencontre Aloïs, âgé de quatre ans. Cet enfant pleure de toutes ses forces, il a peur et il ne veut pas aller dormir. Il est en proie aux angoisses nocturnes. Pendant le couché, les animatrices ne rassurent pas assez les petits, elles n'instaurent pas de rituels. Elles ne se montrent pas assez protectrice. De plus, on sent qu'elle n'aime pas être là, qu'elles sont frustrés d'être avec les petits.

Le premier soir je rassure tous les enfants, je prendre le temps de leur lire des histoires. Aloïs pleure encore mais il finit par s'endormir. Les soirs passent, il apprend à me connaitre et il se couche de plus en plus rapidement. J'ai pris une de mes animatrices sous mon aile et les deux autres ne s'occupent plus du couché. On vit par ailleurs une colo assez compliqué, l'équipe d'animation ayant décidé de ne pas appliqué totalement le projet pédagogique, cela est créateur de tension. Mais le dernier jour, il viens s’asseoir à côté de moi et il me dit : "- Ce que j'aime le plus à la colo, c'est aller dormir". Je suis du genre à contenir mes émotions, je lui ai juste dit qu'il ne pouvais imaginer à quel point il me faisait plaisir en disant ça. Je suis sûr qu'il n'a pas compris.

Ce n'est pas un but en soi et il ne faut pas chercher les remerciements où la reconnaissance. Mais cette fois là ça m'a fait particulièrement plaisir pour plusieurs raisons. Avant d'occuper mon poste dans une école maternelle, je n'étais pas attiré par ce public, les 3-6 ans. Je trouvais que le rythme de la journée était trop lent avec eux, que les actes de la vie quotidienne prenait trop de temps. Puis j'ai commencé à travailler en maternelle et aujourd'hui, je pense que j'aurai du mal à changer. Les petits c'est trop marrant. Il s’émerveille de tout et s'amuse de tout. Il pose tout le temps plein de questions et chaque progrès qu'ils font est une vrai victoire pour eux. Je pense vraiment que nous perdons des choses en grandissant. et mon avis est que la plus grosse perte est cette capacité à s’émerveiller de rien.

Par rapport à mes débuts, j'étais content qu'un couché de petit repose sur moi. J'ai pu mesurer tout ce que j'avais appris en travaillant avec des maternelles. Cela m'a aussi fait très plaisir car c'était un séjour qui était difficile entre adulte. Le travail d'équipe n'était pas bon, et je me prenais pas mal la tête avec mes collègues. Cependant ces quelque mots d'un petits blondinets m'ont marqué à jamais. C'est ça être en colo.

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